Souffrance au travail : sortir de la victimologie

Le Monde.fr : Les risques psychosociaux ont été instrumentalisés et ont masqué l’enjeu politique des conflits en entreprise, selon la psychologue du travail Lise Gaignard.

Lise Gaignard lance un pavé dans les usages réels des stratégies de prévention des Risques Psycho-Sociaux et la Qualité de Vie au Travail (RPS/QVT). Elle dénonce l’instrumentalisation des psychologues et des médecins par les institutions qui préfèrent masquer les dysfonctionnements institutionnels et managériaux plutôt qu’y remédier.

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INTERSTICE fait le même constat, tout en précisant la pertinence de la présence des psychologues, si tant est qu’on ne leur demande pas de sauver le monde du travail ou de réparer les préjudices causés par des organisations défaillantes.

La place du psychologue se situe dans l’accompagnement de la souffrance, qu’elle soit issue du travail ou des heurts de la vie personnelle. Cet accompagnement, et c’est l’art du clinicien, soutient la subjectivité quand la souffrance la brise.

Mais baser la prévention des Risques Psychosociaux sur le seul accompagnement des salariés en souffrance, ou la Qualité de Vie au Travail sur leur seul bien-être, c’est réduire le travail à un pointage horaire et le mal-être à l’absentéisme.

Une réelle prévention des Risques Psychosociaux et les stratégies efficientes de Qualité de Vie au Travail ne peuvent faire l’économie de l’analyse des dysfonctionnements institutionnels et managériaux qui prédisposent aux souffrances.

Parmi les remédiations nécessaires, il y a l’aspect médico-psy bien sûr, mais lui seul ne peut se substituer aux solutions managériales et organisationnelles.

Source : Souffrance au travail : oubliez le psychologue !

Author Sandrine Duhoux

Psychologue clinicienne, d'orientation analytique. Champs cliniques : addictions, psychotraumas, risques psychosociaux. Spécialités : soutien aux équipes, pédagogie de la formation.

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